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KV et Marathon du Mont Blanc_ par Evelyne

12 juillet 2018 vu 1 567 fois Pas de commentaire

On s’y était inscrits depuis presque un an, JC et moi, espérant cette fois-ci être tirés au sort. Déception: c’est mon cas, mais Jean-Claude n’a pas cette chance et se rabat sur le kilomètre vertical où il n’y a pas foule (une fois sur place, au pied du parcours sous le téléphérique du Brévent, on comprendra pourquoi…)

Chamonix, 29 Juin 2018. la ville se transforme en capitale du trail (répétition générale avant les mythiques ultras CCC, TDS, UTMB et Tor des Geants fin août). Partout dans la ville se promènent des T-shirt rouges édition 2018, sacs de change à l’épaule et baskets affûtées aux pieds.

Au micro, des nouvelles en français et en anglais des valeureux coureurs du 90km partis à 4h00 du matin.

15h00. Les plus rapides arrivent déjà, par la rue piétonne, se frayant avec peine leur chemin jusqu’à l’arche.

Le KV de Jean-Claude

C’est dans cette ambiance que JC s’élance dans les escaliers, entre une haie d’honneur qui encourage les coureurs jusqu’au départ du téléphérique.

La suite, je l’ai vue de la cabine en montant vers l’arrivée à Plan-praz.

Après un passage très aérien dans le dernier tiers où plus d’un a été pris de vertige, le finish se fait dans les escaliers et le sprint final dans une piste caillouteuse bien pentue.

1h06 mn pour JC, étonné que ce soit si court. S’il avait su, il ne se serait pas autant épargné… Bravo quand même!

En tous cas, moi j’ai vu, je sais…et je n’irai pas!!

       Mon Marathon Trail 

Dimanche 1er Juillet, 7h00: départ du marathon du Mont-Blanc.

Je me suis entraînée consciencieusement. Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec moi-même…et avec JC, qui, en navette, téléphérique (et même en stop!) se rendra à plusieurs endroits sur le parcours.

Au premier km, mon appréhension s’envole, il y a la montre à surveiller pour les barrières horaires… Les 18 premiers kms sont roulants (déjà bien montants, quand même!). C’est là qu’il faut gagner de la marge sur la barrière! C’est fait. 50mn d’avance, sans y laisser de plumes (comme JC pour son Km vertical, si j’avais su, je me serais moins épargnée…). Le temps est beau et frais, la montée au col des Posettes se fait à un bon rythme (de marche, bien entendu!). JC m’y attend.

Quelques photos, petit ravito et c’est reparti jusqu’aux Aiguillettes des Posettes en long ruban multicolore parmi les rhododendrons flamboyants. Vue sur le massif du Mont-Blanc et les Aiguilles Rouges: à couper le souffle! Suit une longue descente assez technique jusqu’à la deuxième barrière, au Tour, que j’atteins en ayant conservé mon avance. 

A peu près à mi-course, tout va bien pour moi. On nous rationne un peu sur l’eau, je remplis mes gourdes mais pas la poche à eau et interdiction de s’arroser. JC n’a pas réussi à venir: il se rend en stop vers la barrière suivante à la Flégère. Je repars pour ce que je crois être une étape courte. Oui, sur le tracé, ça monte, ça descend, ça remonte…mais moins qu’aux Posettes…le plus dur est fait, n’est-ce pas? En théorie, oui. 

Soleil au zénith, très vite, il ne me reste que quelques gorgées d’eau pour gravir les 1000 de deniv jusqu’à la Flégère. Et tous mes petits camarades sont dans le même état, voire pire. Les randonneurs compatissants n’ont plus une goutte d’eau à nous donner, tout le monde se demande où se cache le fameux « torrent tout proche ». Le voilà: on s’y jette, boit à grandes gorgées, s’éclabousse les uns les autres avant de franchir tout ragaillardis les quelques kms nous séparant de la Flégère. 

Déjà secs depuis longtemps, on nous accueille en nous versant un seau d’eau sur la tête…nous apprenons qu’il y a beaucoup d’abandons et que la barrière a été raccourcie au Tour pour cause de canicule. Une centaine de malchanceux, pourtant dans les temps, a été stoppée!

Je retrouve JC un peu inquiet (le retard …et ma tête?). Il est venu pour faire les 5 derniers kms avec moi et semble bien décidé à me faire courir. Je relève difficilement le défi, nous voilà partis au petit trot sur un sentier en balcon surplombant la vallée de Chamonix. Encore une  montée! La dernière! Et cavalcade dans les névés. Une petite photo pour immortaliser l’euphorie qui me gagne, on n’est plus à 5 mn près… et accélération finale jusqu’à l’arrivée!

8h38 de course, 6579 m de deniv cumulés (5h40 après le vainqueur, Kilian Jornett qui, du coup, a beaucoup moins souffert de la chaleur…) Quelle aventure pour moi! Merci à JC dont le sourire et la présence sont toujours si réconfortants. Je lui dois en partie cette victoire, ainsi qu’à mon père qui nous a quittés en avril dernier et qui était avec moi à chaque instant.

               Evelyne

l’album photos